Stan and Bette Solomons

Poetry and Artwork

Category: Translations Page 3 of 4

Translations from the French

Théodore de Banville

L’AUTOMNEAUTUMN
Théodore de Banvilletrans. Stan Solomons
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.

Père, tu rempliras la tonne
Qui nous verse le doux sommeil;
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil.

Déjà la Nymphe qui s’étonne,
Blanche de la nuque à l’orteil,
Rit aux chants ivres de soleil
Que le gai vendangeur entonne.
Sois le bienvenu, rouge Automne.
Welcome to thee, red Autumn!
Draw near in thy sumptuous gown.
Enflame the vine with vermilion,
The twining grapes to bursting.

Fill the wine vat overflowing
With wine pouring forth sweet swoon.
Welcome to thee, red Autumn!
Approach in thy sumptuous gown.

Already the nymphs are dancing,
So fair and pale and slim
They laugh at the song of the sun
That the joyous harvesters sing.
Welcome to thee, red Autumn!

Trans. copyright © Stan Solomons 2006

SOUS BOISPROCESSION
Théodore de Banvilletrans. Stan Solomons


À travers le bois fauve et radieux,
Récitant des vers sans qu’on les en prie,
Vont, couverts de pourpre et d’orfèvrerie,
Les Comédiens, rois et demi-dieux.

Hérode brandit son glaive odieux;
Dans les oripeaux de la broderie,
Cléopâtre brille en jupe fleurie
Comme resplendit un paon couvert d’yeux.

Puis, tout flamboyants sous les chrysolithes,
Les bruns Adonis et les Hippolytes
Montrent leurs arcs d’or et leurs peaux de loups.

Pierrot s’est chargé de la dame-jeanne.
Puis après eux tous, d’un air triste et doux
Viennent en rêvant le Poète et l’Âne.


Through the wild and radiant woods
Prating impromptu poetry
Came clowns and kings and demigods.
In purple and in jewellery

Brandishing his sword King Herod
Proud in tinsel broidery 
And Cleopatra, in her finery,
Resplendent as a peacock

Aflame with gems and chrysolite,
Bronzèd Adonis and Hippolyte
With bows of gold, in their wolf skins

Pierrot laden with his flask of wine,
And last, gentle and sad and dreaming,
The Poet and the Ass in their own time.

Trans. copyright © Stan Solomons 2006

Remi Belleau

AVRIL (extrait)from APRIL
Remi Belleautrans. Stan Solomons


Avril, la grace, et le ris
De Cypris,
Le flair et la douce haleine:
Avril, le parfum des Dieux,
Qui des cieux
Sentent l’odeur de la plaine.

C’est toy, courtois et gentil,
Qui d’exil
Retires ces passagères, 
Ces arondelles qui vont,
Et qui sont
Du printemps les messagères.

L’aubespine et l’aiglantain,
Et le thym,
L’oeillet, le lis et les roses
En ceste belle saison,
A foison,
Monstrent leurs robes ecloses.




April, the grace and smile 
That all beguile,
The tang and the sweet breath:
Perfume of Gods on high,
Who from the sky
Relish the scent of earth.
April, courteous and gentil
Who from exile
Summons the wanderers,
The forked swifts that skim
Their way and seem
Of Spring the messengers.
May-flower and eglantine,
And verdant thyme,
Lilies and roses red
At this so beauteous tide,
Growing in pride
With lovely raiment spread.


Trans. Copyright © Stan Solomons 2006

Video of setting by D W Solomons for guitar and alto

Guillaume Apollinaire

Les Sapins

LES SAPINSTHE PINES
Guillaume Apollinairetrans. Stan Solomons

Les sapins en bonnnets pointus
De longues robes revêtues
……Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent.
 
Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs ainés
……Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
A briller plus des planètes.
 
A briller doucement changes
En étoiles et en neiges
……Aux Noëls bienheureuses
Fêtes des sapins en songes
Aux longues branches langoureuses.
 
Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
……Au vent des soirs d’automne
Ou bien graves musiciens
Incantent le ciel quand il tonne
 
Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l’hiver les sapins
……Et balancent leurs ailes
L’été ce sont de grands rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles.
 
Sapins médecins divagants
Ils vont offrant leurs bons onguents
……Quand la montagne accouche
De temps en temps sous l’ouragan 
Un vieux sapin geint et se couche.


In pointed hats the pines
Decked in long gowns
Like ancient alchemists
Salute the boats upon the Rhine,
Brethren hewn down.
 
Tutored in seven secret arts 
By older trees their kin
But greater poets,
Learning they are pre-destined
To outshine all the planets.
 
Softly changed into stars
And the dreaming of pines
Snow spangled and fine
As the stars all should be
At joyous Christmas.
 
They are wondrous musicians,
Chanting  melodies so ancient
Upon the dusk wind of the fall.
Or else fell magicians,
Into the thunder casting spells.
 
Transmuted the winter pines
Into rows of cherubim
Softly swaying white wings.
In summer tide they seem
Rabbis or old virgins …
 
Shamans all, the pines
Offering their cure-alls
Mountains in birth pains
And there midst hurricanes
From time to time befalls
An old pine groans and falls.

Trans. copyright © Stan Solomons 2006

La Jolie Rousse

LA JOLIE ROUSSETHE PRETTY REDHEAD
Guillaume Apollinairetrans. Stan Solomons
Me voici devant vous un homme plein de sens
Connaissant la vie et la mort ce qu’un vivant peut connaître
Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l’amour
Ayant su quelquefois imposer ses idées 
Connaissant plusieurs langages
Ayant pas mal voyagé
Ayant vu la guerre dans l’Artillerie et l’Infanterie
Blessé à la tête trépané sous le chloroforme
Ayant perdu ses meilleurs amis dans l’effroyable lutte
Je sais d’ancien et de nouveau autant qu’un homme seul pourrait
Des deux savoir sans m’inquiéter aujourd’hui de cette guerre
Entre nous et pour nous mes amis
Je juge cette longue querelle de la tradition et l’invention
De l’Ordre et de l’Aventure
Vous dont la bouche est faite à l’image de celle de Dieu
Bouche qui est l’ordre même
Soyez indulgents quand vous nous comparez 
A ceux qui furent la perfection de l’ordre 
Nous qui quétons partout l’aventure

Nous ne sommes pas vos ennemis
Nous voulons vous donner de vastes et d’étranges domaines
Où le mystère en fleurs s’offre à qui veut le cueillir 
Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues
Mille phantasmes impondérables
Auxquels il faut donner de la réalité
Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait
Il y a aussi le temps qu’on peut chasser ou faire revenir 
Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières
De l’illimité et de l’avenir
Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés

Voici qui revient l’été la saison violente
Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps
O Soleil c’est le temps de la Raison ardente
Et j’attends
Pour la suivre toujours la forme noble et douce
Qu’elle prend afin que je l’aime seulement
Elle vient et m’attire ainsi qu’un fer l’aimant
Elle a l’aspect charmant
D’une adorable rousse
Ses cheveux sont d’or on dirait 
Un bel éclair qui durerait
Ou ces flammes qui se pavanent
Dans les roses-thé qui se fanent

Mais riez riez de moi
Hommes de partout surtout gens d’ici
Car il y a tant de choses que je n’ose vous dire
Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire 
Ayez pitié de moi
Here before all I stand, a man of sense Life-wise,
Death-wise so far as mortals know
Experienced in the pain and joy of love
Able at times to influence
Fluent in several tongues
Knowing the world
Served with the guns and in the trenches
Head wounded and trepanned
Lost my best friends
Knowing of New and Old as much as man may know
Not greatly bothered with the present war
Between ourselves and for my friends
I judge this chronic quarrel of tradition and invention
Of Order and Adventure
You whose lips are made in the image of God
Lips that are order itself
be kind when you compare us
To those who were the very essence of order
We who seek out adventure everywhere.

We’re not your enemies
We’d give you vast and strange domains
Where mystery in bloom is for the taking
There are new flames, colours never seen
A thousand ineffable fantasies
To which reality is crying to be lent
We would explore the Good – vast land where all is still
There is the time to hunt or to recall
So pity us who fight on frontiers
Of the infinite and the future
Pity our errors pity our sins

Here comes the Summer, season of violence
My youth is dead as is the Spring
O Sun, this is the time of burning Reason
And I await
Her gentle noble form
That she assumes to make me love her
Coming to lure me like a lode
She has a charm
Of copper hair
That sometimes is of gold
Fine lasting lightning
Woven of flames that flash
And fade among the tea roses

By all means laugh at me
Men from all parts, above all folk from here
For there are many things I dare not speak
So many things you would not let me say
Therefore have pity on me.

Trans. copyright © Stan Solomons 2006

Le Pont Mirabeau

LE PONT MIRABEAUMIRABEAU BRIDGE
Guillaume Apollinairetrans. Stan Solomons
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
…………Et nos amours
…..Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

…………Vienne la nuit sonne l’heure
…………Les jours s’en vont je demeure


Les mains dans les mains restons face à face
…………Tandis que sous
…..Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

…………Vienne la nuit sonne l’heure
…………Les jours s’en vont je demeure


L’amour s’en va comme cette eau courante
…………L’amour s’en va
…..Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

…………Vienne la nuit sonne l’heure
…………Les jours s’en vont je demeure


Passent les jours et passent les semaines
…………Ni temps passé
…..Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

…………Vienne la nuit sonne l’heure
…………Les jours s’en vont je demeure
Mirabeau Bridge the Seine 
…………Carries our love away 
…..Must memory stay 
Joy followed after pain

…………Come night come day
…………Time takes its course I stay


Hand within hand and face to face 
…………Beneath our arching arms 
…..The love-long days 
Streams our eternal gaze

…………Come night come day
…………Time take its course I stay


Like fleeting water love 
…………Flows by flows by
…..And life is long and slow 
With violent hope below

…………Come night come day
…………Time takes its course I stay


Time passes no returning 
…………Neither past pain
…..Nor love nor yearning
Mirabeau Bridge there flows the Seine.

…………Come night come day
…………Time takes its course I stay.

Trans. copyright © Stan Solomons 2006

Automne Malade

AUTOMNE MALADESICK AUTUMN
Guillaume Apollinairetrans. Stan Solomons
Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers



Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé


Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé


Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuillesQu’on fouleUn trainQui rouleLa vieS’écoule

Autumn, stricken and lovely,
thou shalt surely die
when the wind blows 
through the rose,
and when it snows
on the fruit tree.

Poor sick autumn
die in white riches
of snow and ripeness.

While high above
sparrow- hawks glide
over green-haired naiads
and dwarfs seeking love.

In the far off glades
rutting stags bell.

How I love autumn;
Love the soft sound
of fruit tumbling down

Wind and woods weeping
leaf upon leaf, trodden,
into decay.

A train passing by,
and life seeping
quite away.

Trans. copyright © Stan Solomons 2005

Charles Baudelaire

Spleen III

SPLEEN – IIISPLEEN – III
Charles Baudelairetrans. Stan Solomons
Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant tres vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes.
Rien ne peut l’égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d’impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l’or n’a jamais pu
De son etre extirper l’élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
Il n’a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l’eau verte de Léthé.
I’m like some monarch of a rainy land,
Rich but weak; young yet old and wizened,
Despising courtiers and all their fawning,
Bored with his hounds, forever yawning.
Nothing can cheer him, hunting, falconry,
Nor peasants dying ‘neath his balcony,
Nor favourite clown mouthing grotesquely
Cannot amuse him, cure his cruelty.
His lily flowered bed is changed to tomb,
And sycophantic ladies cannot find
Robes prurient enough and of a kind
To win a smile from this young skeleton.
His private alchemist transmuting gold
Can’t extract corruption from his soul
Even those baths of blood, a heritage,
In which the kings of Rome were wont to bathe,
Cannot restore life warmth to this numb shell
Suffused with the dark fluid of his Hell.

Trans. Copyright © Stan Solomons 2005

Invitation au voyage

L’INVITATION AU VOYAGEINVITATION TO THE JOURNEY
Charles Baudelairetrans. Stan Solomons
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traitres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs 
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
à l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux 
Dormir ces vaisseaux 
Dont l’humeur est vagabonde;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
– Les soleils couchants 
Revêtent les champs, 
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or;
Le monde s’endort 
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
My sister O my child,
Think of that life so mild, 
Dwelling together, 
Loving at leisure, 
Loving and dying and 
In your very land! 
The brimming suns 
Of those wan skies 
Evoke such spells, 
Charms without reason, 
As does the treason 
Of eyes tear-welled.

All there is form and beauty
Sensual serenity.

Smooth gleaming chairs 
Stroked by the years, 
Gracing our chamber. 
And rare flowers 
Mingling their odour 
With scent of amber. 
Sumptuous ceilings, 
Infinite mirrors 
And subtle splendours. 
All would accord 
Secrets to the soul 
In their own words.

And all is form and beauty 
Sensual ecstasy.

On the canals float
And rock the boats 
In errant mood; 
It is to soothe 
Your every whim 
From far they come. 
The setting sun 
Enflames the town,
The fields, canals alike, 
With gold and hyacinth; 
While the world sinks 
Into a warm light.

There all is formal beauty 
Calm sensuality.

Trans. Copyright © Stan Solomons 2006Return to poet’s index

Video of setting by D W Solomons for guitar and alto


Video of setting by D W Solomons for alto and piano

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