FANTAISIE | FANTASY |
Gérard de Nerval | trans. Stan Solomons |
Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Un air très-vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets. Or, chaque fois que je viens à l’entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit: C’est sous Louis treize; et je crois voir s’étendre Un coteau vert, que le couchant jaunit, Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs; Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que dans une autre existence peut-être, J’ai déjà vue… et dont je me souviens! | There’s music I’d exchange right willingly For all the works of Mozart and Rossini An ancient, sad, languorous melody With secret charms only for me. And every time I hear this air It takes me back two hundred year, To Louis Treize. Before me spread Sloping green lawns in golden sunsets. And châteaux built in stone and brick With scarlet stained glass windows, Girt in by parklands, and where brooks Fringed by flowers indolently flow. A damsel in a tower looking down Blond with dark eyes, in medieval gown, She whom I’ve seen in all her beauty In past life, and in my present memory. |
Trans. copyright © Stan Solomons 2006